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La Plateforme CDE appelle à l’action toutes les institutions et les acteurs engagés pour la protection des enfants contre les violences sexuelles et toute autre forme de maltraitance

 

Comme dans de nombreux pays, la crise sanitaire du Covid-19 au Maroc a rendu visible l’existence de défis majeurs en matière de protection des enfants contre les violences et les abus sexuels qui constituent une atteinte aux droits des enfants. Ceux-ci portent préjudice à leur intégrité et engendrent de graves et durables conséquences sur leur santé physique et psychologique.

Le nombre des cas dénoncés n’est pas un indicateur fiable pour mesurer l’ampleur du phénomène puisque la majorité des cas ne sont pas signalés : l’isolement, le sentiment de honte, la pression sociale de la communauté, la méconnaissance du système de signalement, et le faible niveau de confiance à l’égard de la justice expliquent le silence de la plupart des victimes/survivants et de leurs proches.

La Plateforme CDE (Convention des Droits de l’Enfant) Maroc, en première ligne, depuis 2017, pour la promotion et la défense de tous les droits des enfants, reconnait l’engagement du Maroc en faveur d’une amélioration de la situation des enfants et la protection de leurs droits à travers les différentes réformes initiées au niveau législatif et politique.  Cependant, le système de protection des enfants contre les violences, y compris les violences sexuelles, souffre encore de nombreuses failles qui limitent considérablement l’impact des mesures de protection existantes et portent atteinte gravement aux droits des enfants.

C’est pourquoi, les membres de la Plateforme CDE Maroc s’adressent à l’Etat marocain pour :

– Dénoncer fermement les situations et actes de violence et d’abus sexuels à l’encontre des enfants ;

– Demander l’activation de l’ensemble des mesures et réformes initiées sur tout le territoire marocain pour la protection de l’enfance ainsi que la mobilisation de tous les acteurs institutionnels et non-institutionnels impliqués pour une application pleine et efficace de la législation nationale et internationale, notamment la Convention relative aux Droits des Enfants ;

– Demander une réforme des lois et du système judiciaire pour une meilleure protection des enfants survivant de violences sexuelles – en particulier l’article 486 du Code Pénal – de leurs familles et de toute personne témoin des violences ;

– Demander d’assurer la mise en place des mesures de protection de l’intégrité physique et psychologiques des enfants survivant et témoins des violences.

Aussi, la Plateforme CDE encourage un engagement majeur en termes d’appui politique et financier en faveur de la lutte contre toute forme de violence et violence sexuelle, en mettant un accent particulier sur l’importance primordiale des actions de sensibilisation pour informer et conscientiser la société de manière générale sur ces phénomènes, ainsi que sur la protection des victimes/survivants et de leurs familles.

De son côté, la Plateforme CDE, en représentant 29 organisations de la société civile marocaine engagées dans la protection de l’enfance, continuera de défendre activement les droits des enfants tels que stipulés dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant – dont le Maroc a célébré le 27ème anniversaire de sa ratification le 21 Juin dernier –  et  d’apporter son appui à toute initiative et politique gouvernementale qui a pour objectif de lutter contre toutes les formes de maltraitance et violence sexuelle à l’encontre des enfants.