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25 mai 2020, Journée Nationale de l’Enfance dans le cadre du COVID-19 : la Plateforme CDE Maroc demande le déploiement de tous les moyens nécessaires pour garantir le bien-être des enfants

25 mai 2020, Journée Nationale de l’Enfance dans le cadre du COVID-19 :

la Plateforme CDE Maroc demande le déploiement de tous les moyens nécessaires pour garantir le bien-être des enfants

Cette année le 25 Mai 2020 est doublement un jour de fête pour les marocains : c’est la Journée Nationale de l’Enfance et la célébration de l’Aid el-Fitr.

En temps normal, en ce jour de célébration des Droits de l’Enfant, des initiatives prennent forme et se mettent en place au niveau national. Cette année la « fête » sera seulement virtuelle à cause du confinement que les adultes comme les enfants sont en train de vivre dans le Royaume depuis le dernier 16 mars 2020.

Afin de limiter le plus possible le risque de contagion et de diffusion du coronavirus auprès de la population, l’Etat marocain a pris rapidement et de manière efficace plusieurs mesures.

Par ailleurs, cette condition nécessaire de confinement a eu et a encore des répercussions négatives sur certains enfants qui étaient déjà dans une situation de vulnérabilité. Par exemple, les enfants en situation d’abandon, et donc privés de protection familiale hébergés dans des centres, se sont retrouvés du jour au lendemain obligés à passer toutes leurs journées à l’intérieur des centres avec les éducateurs et cela non sans difficultés et conséquences négatives au niveau physique et psychologique.

D’autres enfants, au contraire, se retrouvent confinés avec leurs parents dans des maisons petites, souvent sans espaces et dont les conditions hygiéniques sont limitées. Pour certains d’entre eux, le foyer n’est pas synonyme d’amour mais de violences sans aucun témoin. Des enfants subissaient déjà des violences en milieu familial, d’autres deviennent des nouvelles victimes à cause de l’incapacité et la non préparation des parents à prendre soin de leurs enfants pendant une période prolongée.

Néanmoins, nous souhaitons rappeler la condition très critique des enfants en situation de rue. Bien que l’Etat a pris des mesures pour pouvoir subvenir à leurs besoins, par exemple, à travers l’équipement de certains centres ou d’écoles pour les héberger, leur sort après le déconfinement reste incertain.

Ou encore concernant les enfants migrants, cette crise sanitaire a exacerbé la discrimination dont ils étaient déjà victimes et a diminué l’accès à leurs services.

Quant à l’éducation, des actions ont été mises en place afin de garantir aux enfants l’accès au cours de l’école depuis chez eux ; malheureusement, pas tous possèdent un pc, une tablette ou un simple téléviseur. Cette fracture numérique les marginalise et discrimine davantage.

De plus, les enfants en situation d’handicap subissent le manque soudain d’accès aux services pourtant indispensables à leur développement, tels que l’éducation, l’accompagnement psycho-social, ainsi autres soins du quotidien. En effet, l’accès à la santé est remis en cause pendant cette période (difficulté de déplacement et donc d’accès aux soins primaires pour les enfants).

Enfin, beaucoup de familles en situations précaires n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants. Les parents n’ont plus de revenues, une grande partie d’entre elles n’ont pas accès aux kits d’hygiène ou aux paniers, se retrouvant incapables de garantir à leurs enfants même pas les besoins primaires qui assurer le bon développement de l’enfant.

Dans les semaines à venir, le Maroc commencera la phase de déconfinement et graduellement, retournera à la vie normale.

La Plateforme CDE (Convention des Droits de l’Enfant) Maroc appelle le Gouvernement à tenir compte de toutes les conséquences négatives que cette pandémie a eu et continue à avoir sur les enfants. Elle demande aussi de prévoir et mettre en place rapidement toutes les mesures nécessaires notamment le droit d’accès aux services de la santé physique et mentale de tous les enfants, afin de traiter les effets néfastes que cette situation exceptionnelle a sur eux, en portant une attention particulière aux catégories les plus vulnérables.

La Plateforme appelle aussi le Gouvernement et toutes les institutions engagées sur la thématique de la protection de l’enfance, à collaborer et à soutenir les associations et les autres acteurs du domaine dès maintenant, ainsi que les familles et les enfants les plus vulnérables. Plus concrètement et à titre exemple en accompagnant les associations sur le terrain à organiser des activités extérieures ludiques qui permettraient aux enfants de se reconnecter avec le monde externe et soulager certaines familles.  Ce soutien est primordial pour éviter que la crise sanitaire ait des effets irréparables sur les futures générations.